Beat Jans salue un modèle d’intégration à Fribourg

En visite à Villars-sur-Glâne, le conseiller fédéral a tiré un bilan positif du préapprentissage d'intégration.

Beat Jans a visité mardi à Villars-sur-Glâne l'entreprise d'installations électriques Voltis Energies. Il en a profité pour présenter les résultats d'une évaluation commandée par le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) et réalisée par la Haute école pédagogique de Berne. Celle-ci met notamment en lumière le succès du préapprentissage d'intégration (PAI), auquel ont pris part 20 cantons, dont Fribourg, Berne, Neuchâtel, Genève, le Jura, Vaud et le Valais.

Ce programme, qui dure un an, prépare les réfugiés et d'autres personnes issues de l'immigration à se lancer dans une formation professionnelle initiale. Lancé en 2018, il est soutenu par un partenariat de la Confédération, des cantons et de certaines associations économiques.

Dans le canton de Fribourg, plusieurs entreprises participent à ce programme, parmi lesquelles Voltis SA, Micarna, ainsi que plusieurs magasins Coop. Il n’existe toutefois pas de liste officielle.

Des chiffres encourageants

Sur les 83 % des personnes qui terminent leur PAI, 70 % enchaînent directement avec une formation professionnelle initiale. Les départs prématurés sont principalement dus à un manque d'adéquation avec le champ professionnel, à un manque de compétences linguistiques, à des problèmes de santé ou à des difficultés familiales.

Plus de 4 700 personnes au total, dont 600 dans le canton de Fribourg, ont suivi un PAI depuis le lancement du programme en 2018. L'évaluation montre également que les participants et les entreprises sont globalement satisfaits. "Cet engagement des employeurs ne va pas de soi", a souligné Beat Jans. "Le PAI est un investissement qui paie. Le programme permet notamment à beaucoup de participants de ne pas dépendre de l'aide sociale", a-t-il ajouté.

"Des modèles d'intégration"

Accompagné des conseillers d'Etat fribourgeois Olivier Curty et Philippe Demierre, Beat Jans a observé plusieurs jeunes travaillant sur un tableau électrique. C'est notamment le cas de Daouda. "Mon objectif est de rester ici et de faire mon apprentissage", explique ce jeune originaire de Côte d’Ivoire, qui a déjà exercé ce métier avant d’arriver en Suisse il y a trois ans.

Le directeur de l'entreprise Ricardo Pereira a de son côté assuré que les apprentis bénéficiant du PAI étaient devenus "des modèles d'intégration, des collègues estimés et parfois même des formateurs pour les nouveaux".

"Impératif de cohésion sociale"

Le PAI s'adresse aux réfugiés reconnus, aux personnes admises à titre provisoire, à celles arrivées tardivement en Suisse et aux titulaires du statut S qui ne disposent pas de diplôme reconnu du degré secondaire II.

"L’intégration réussie des jeunes issus de la migration est à la fois un impératif de cohésion sociale et une nécessité économique. Le projet PAI nous a permis d’opérer un saut qualitatif à cet égard", a souligné Olivier Curty, conseiller d'Etat en charge de la Formation professionnelle.

Le programme doit aussi permettre aux entreprises de bénéficier de nouveaux apprentis, en particulier dans les domaines touchés par une pénurie de main-d'œuvre qualifiée. "C'est gagnant pour l'entreprise, mais aussi pour la société", a relevé Beat Jans.

Augmenter le nombre de femmes

L'évaluation commandée par le SEM formule aussi quelques recommandations pour l'avenir. Cela concerne notamment les connaissances linguistiques à acquérir ainsi que le soutien ciblé à fournir aux entreprises formatrices et aux personnes enseignantes. Il faudra également développer de nouveaux formats plus flexibles tenant compte, par exemple, des obligations familiales que doivent remplir certains participants.

La Confédération et les cantons se donnent pour objectifs, pour les prochaines années, non seulement d'étendre les champs professionnels du PAI, mais aussi d'augmenter la proportion de migrantes qui terminent une formation professionnelle. Le PAI bénéficie d'un budget de 18 millions par année, qui n'est pas menacé par le programme d'économies du Conseil fédéral, a précisé Beat Jans.

ATS / RadioFr. - Yann Girard
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