"Si quelqu'un se sent blessé, il faut prendre ça au sérieux"
La polémique sur l’appropriation culturelle enfle outre-Sarine. Qu'en est-il dans le canton de Fribourg? Des institutions répondent.

Ces dernières semaines, le thème de l'appropriation culturelle (l'utilisation d'éléments matériels ou immatériels d'une culture par des membres d'une autre culture) a donné lieu à de nombreuses discussions. Dans les cantons de Berne et de Zurich, des concerts d'artistes blancs portant des dreadlocks ont même été interrompus ou annulés.
Cela peut-il aussi se produire à Fribourg? "Pour l'instant, ce problème n'existe pas ici", répond Philippe Clivaz, vice-président de l'association culturelle fribourgeoise Association C. "Si un tel cas se présentait, nous en discuterions bien sûr avec les personnes concernées." Les lieux culturels fribourgeois sont libres de réagir comme ils l'entendent dans un tel cas.
Interruptions pas exclues
Selon Léa Romanens, secrétaire générale de Fri-Son, les responsables veillent à ne pas laisser de place à l'appropriation culturelle dans leur programmation. Ils essaient d'éviter toute forme de discrimination. "En ce qui concerne l'appropriation culturelle, nous regardons si l'artiste a également un lien direct avec la culture qui se cache derrière son contenu", assure la responsable.
"Si quelqu'un se sent blessé, il faut prendre ça au sérieux", selon Wara Ugarte, responsable de la communication au Bad Bonn. Seuls les artistes qui s'intéressent à leur style musical et le traitent avec respect sont programmés à la salle singinoise. "Chez nous aussi, il peut arriver que le concert soit interrompu", explique-t-elle. Selon elle, le sujet est délicat et complexe.