Abus sexuels: le procès d'un guérisseur s'ouvre en Veveyse

Un rebouteux fribourgeois comparaît mercredi devant la justice pour des accusations d'abus sexuels, dont des viols, sur 14 femmes.

4 victimes présumées étaient présentes mercredi à Châtel-St-Denis au tribunal pénal de la Veveyse. © La Télé

Après l'affaire Denis Vipret, un autre cas impliquant un guérisseur fribourgeois occupe la justice. Un homme, âgé aujourd'hui d'une cinquantaine d'années, comparaît mercredi devant le Tribunal pénal de la Veveyse pour des accusations d'agressions sexuelles commises sur 14 victimes, dont 6 plaignantes. 4 d'entre elles étaient présentes ce mercredi matin à l'ouverture du procès. L'auteur présumé a passé trois ans en détention avant d'être confronté aux juges. 

Selon l'acte d'accusation, cet agriculteur a abusé de la vulnérabilité psychique de ces femmes, endeuillées, dépressives ou fragiles, pour obtenir des actes sexuels. L'accusé opérait principalement dans des hôtels, à son domicile ou chez ses victimes, prétextant des massages thérapeutiques.

Des maladies imaginaires

Il inventait des diagnostics fictifs comme des "boules" ou des "blocages" pour les convaincre qu'elles avaient besoin de "soins" impliquant des pénétrations non protégées ou des masturbations. Il maintenait son emprise par des contacts téléphoniques réguliers, et exploitait les croyances spirituelles de certaines victimes, leur parlant parfois de "magie noire". 

Le prévenu fait face à plusieurs chefs d'accusation: contrainte sexuelle et ses tentatives, viols et tentative de viol, actes sexuels sur personne incapable de discernement et abus de la détresse. Les faits concernent une période de 15 ans, entre 2007 et 2022.

"Je n'ai pas voulu faire de mal"

Pour sa défense, l’homme a répété que ses actes étaient uniquement effectués dans un but thérapeutique, sans aucune connotation sexuelle et toujours avec l’accord de ces femmes. Très souvent, il a aussi assuré de ne pas se souvenir des faits qui lui sont reprochés. "Je n’ai jamais voulu faire de mal", a-t-il martelé devant les juges.

Ce n'est pas la première fois que cet homme passe devant la justice. En 2016, le Veveysan avait déjà été condamné pour actes d'ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance. 

Une formation en Thaïlande remise en question

L'expertise psychiatrique note que malgré ses excuses apparentes, l'accusé reste ancré dans le déni en se retranchant derrière sa "formation" thaïlandaise pour justifier ses agissements, un récit décrit comme mythomaniaque par l'experte.

Son risque de récidive d'agressions sexuelles serait par ailleurs "moyen à élevé". Un traitement ambulatoire est par ailleurs préconisé pour soigner un "trouble de la personnalité non spécifié". 

Le procès se poursuit jeudi. Le Ministère public prononcera alors la peine qu'il requiert à l'égard du prévenu.

Frapp / RadioFr. - Alexia Nichele / Vincent Dousse
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